Dès l’entrée de l’école, une grande volière donne le ton. Perruches et petits perroquets y vivent en compagnie de deux beaux lapins. Aucun doute, ce ne sont pas les seuls occupants de l’école. Au total, une trentaine d’animaux côtoie, tous les jours, les 124 élèves de l’école primaire et maternelle. Une cohabitation qui se fait dans le respect, dans l’apprentissage et dans la bienveillance.

Un projet pédagogique

Valère Di Tomaso, directeur de l’établissement et heureux propriétaire de tous ces animaux, affirme que les animaux ont une place importante dans l’enseignement et dans l’apprentissage qu’ils apportent aux élèves.

Tout d’abord, ils permettent d’enseigner les sciences et le cycle de la vie du monde vivant. De la naissance à la mort, ils sont un parfait exemple du cycle de la vie et les enfants peuvent au quotidien l’appréhender grâce aux naissances de poussins ou de bébés perruches. Ensuite, les escargots géants d’Afrique vont être sollicités dans les cours de géographie, les hamsters dans les cours de maths et Blacky, le lapin, va servir de modèle pour un exposé.

Au-delà de l’aspect pratico-pratique des exercices théoriques, les enfants apprennent à respecter et à comprendre le monde animal. Ce monde, qu’ils ne connaissent que très peu pour certains, s’ouvrent alors à eux et développe une forme d’empathie et de bienveillance chez les plus jeunes. Les enfants sont unanimes sur la question, leurs compagnons à quatre pattes leur donnent nettement plus envie de se lever le matin pour aller en classe.

Un projet accepté de tous

Personne ne s’est opposé à cette idée d’enseigner entouré d’animaux. Les enfants ont tous bien réagi à l’arrivée des premiers rongeurs. Malgré la peur de certains face à certaines espèces, tous ont su apprendre à vivre ensemble et à présent les enfants n’ont même plus peur des araignées et serpents qu’ils peuvent croiser ailleurs que dans la classe. Même réaction chez les parents d’élèves qui ont même souligné le projet.

L’équipe enseignante qui entoure le directeur de l’établissement non plus n’a pas émis de réserve lorsqu’il est arrivé avec sa ménagerie il y a maintenant 3 ans. Aujourd’hui, tous ont des animaux dans leurs classes. Araignées chez les maternelles, hamsters au CP, poissons chez les CE1 et CM2, rats en CE2, lapin au CM1 et ce ne sont que quelques exemples. L’inspectrice de l’académie a également donné un avis favorable à cette initiative y voyant un projet pédagogique intéressant.

Les animaux eux aussi ont accepté avec entrain leurs nouveaux colocataires de jour. Ces derniers sont adoptés par le directeur de l’école tout petits et sont tout de suite mis en contact avec les enfants afin qu’ils s’habituent à la présence humaine. Les chèvres qui profitent d’un grand parc au fond de la cours de récréation sont des élèves précoces car arrivées toutes jeunes à l’école Raymond Queneau. Habituées très vite à la présence des enfants qui n’ont pas hésité une seconde à aller les caresser, ces dernières se sont révélées proches d’eux et attendent même impatiemment les heures de récréation pour que tout ce petit monde soit réunis.

Une organisation rodée

Ici, chaque animal a sa place. Si les reptiles et les insectes sont en terrarium, d’autres évoluent en semi-liberté dans l’établissement : deux lapines vont et viennent de classes en classes avant de se prélasser à l’ombre d’un mur de la cours de récréation et les perroquets confondent parfois la tête des enfants avec un perchoir.

Bien sûr, tous ce beau monde demande de l’attention et cela rajoute du travail pour le corps enseignant. Par exemple, les professeurs se relaient pendant les vacances scolaires pour venir s’occuper des animaux et vérifier que tout va bien à l’école.

C’est aussi un coût financier supplémentaire sans le fonctionnement de l’établissement. Si ces petites bêtes peuvent bien vivre à l’école c’est en partie grâce aux dons des parents d’élèves ainsi qu’à l’implication de son directeur. La clinique vétérinaire de Louans s’est aussi pris d’attache pour ce projet et offre régulièrement ses services notamment lors des naissances au sein de l’établissement.

Valère Di Tomaso ne voit pas l’avenir de son école dans ses animaux. Il aimerait développer des écolabels dans son établissement et aussi engager une partie potager dans le parc attenant à la cours de récréation. Ce dernier s’insèrerait parfaitement dans le projet pédagogique et permettrait de nourrir, en partie, les animaux de l’école.

Si cette école est unique en son genre aux vues du nombre d’animaux qui y vivent, elle inspire déjà certains collègues directeurs d’établissement. Tous peuvent rentrer en contact avec le directeur de l'école au 02.47.65.80.89 ou ec-saint-epain@ac-orleans-tours.fr qui se fera un plaisir de parler de son école, de ses animaux et de ce beau projet qu’il a initié.