Six siècles d’histoire...

A la Corroierie, destinée aux moines convers, furent construites les installations assurant les besoins matériels des moines, telles qu’un moulin, des granges, mais aussi une église et une prison, la chartreuse bénéficiant alors d’un droit de justice. Elle sera fortifiée au XVIe siècle, notamment par l’adjonction d’un imposant châtelet protégeant sont entrée. Souvent remanié au cours des siècles, le site avec sa façade, son réfectoire, et sa salle capitulaire stimulent incontestablement l’imagination. Le cinéma ne s’y est pas trompé et plusieurs tournages ont eu lieu ici, comme celui d’une scène de « Joan of Arc », de Russel Holt, tourné en 2015. La maison haute, au Liget, destinée à la prière et à la vie spirituelle, a, elle aussi, connu nombre de modifications et seule l’église abbatiale, en ruine, peut être datée de ses origines. Elle présente aujourd’hui une enceinte avec échauguettes, des douves, un impressionnant portail construit au XVIIIe siècle, représentant Saint Bruno et Saint Jean Baptiste, entourant le logis principal, un grand cloître, une chapelle du XIXe siècle, ainsi que des anciens ateliers. La chartreuse du Liget, comme bien d’autres sites, a dû subir les tourments de l’Histoire. Maintes fois assaillie et pillée pendant la Guerre de Cent ans et pendant les Guerres de Religion, elle est vendue comme bien national et en partie démantelée pendant la révolution, servant de carrière pour d’autres constructions. Acquise par Côme-Edmond de Marsay en 1837, elle est restée la propriété de cette famille depuis, aménagée aujourd’hui en deux gîtes.

Quant à la petite chapelle Saint-Jean du Liget, aux allures de Saint-Sépulcre avec sa rotonde, elle orne toujours la clairière de la forêt de Loches. Sa toiture conique et sa corniche décorée, le vestige de sa nef, confèrent au site un charme pittoresque, au sens propre du terme, puisqu’une station d’un circuit de Randocroquis y a été aménagée, qui invite le visiteur à la dessiner. A l’intérieur, des fresques romanes polychromes, bien que dégradées, évoquent encore des scènes bibliques, ainsi que des personnages mythologiques. Mais, par souci de préservation, les visites ne sont, sauf exception, pas ouvertes au public.