La couleuvre verte et jaune : pas celle qu'on croit
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La couleuvre verte et jaune : pas celle qu'on croit 2022-03-08CEST6:00:00214 2022-03-08CEST6:00:00214
Broussailles et lisières de bois
Histoire de tromper encore un peu son monde, une sous-espèce de la Hierophis viridiflavus arbore une robe complètement noire. Mais on ne trouve généralement cette dernière que dans le sud de l'Italie. L'espèce « générique » a conquis la France -à l'exception du nord-, l'Italie et le sud de la Suisse, mais boude l'Espagne. Comme souvent les serpents, elle affectionne les herbes et broussailles, les landes et maquis, à condition qu'ils soient exposés au soleil, mais aussi les murs de pierre, et se plaît en lisière de bois, sur les bords de chemins ou dans les haies. En outre, l'eau, et même les arbres, auxquels elle grimpe parfois en cas de menace ou pour chasser, ne lui font pas peur. Bien que plutôt rurale, elle ne rechigne pas à fréquenter les friches des périphéries urbaines. Elle peut y trouver, comme dans son habitat plus habituel, des insectes, des lézards ou des petits rongeurs. Pour le reste, les oisillons, les grenouilles et parfois d'autres serpents, composent son ordinaire. D'octobre à avril, la couleuvre verte et jaune trouve refuge dans des rochers ou des terriers inhabités, pour hiverner. Les beaux jours revenus, elle mue et les mâles se mesurent les uns aux autres pour savoir qui aura le droit de conquérir celle qui assurera leur descendance. En été, c'est chose faite et les femelles, qui peuvent pondre, dans le sol ou sous des pierres, de quatre à cinq œufs, donnent naissance à des petits qui mesurent en moyenne 20 cm et qui présentent, quant à eux, une couleur gris pâle ou olivâtre.
Pas menacée, mais protégée
On l'a dit, la couleuvre n'est pas venimeuse et, quoique n'étant pas d'un caractère facile, elle préfère user de son agilité et de sa vélocité pour se carapater dans les herbes, en cas de rencontre inopportune. Cependant, si elle se trouve acculée, directement menacée, ou si on l'attrape, elle peut mordre l'indélicat, et ses petites dents peuvent occasionner des blessures superficielles, qui vont toutefois rarement jusqu'au sang. On s'efforcera donc de ne pas céder à la panique et de ne pas la blesser, si l'on découvre une de ces couleuvres. Elle fuira sans doute plus vite que ne le fera celui qui la croise. La couleuvre verte et jaune n'est pas une espèce menacée. Pour autant, elle est protégée depuis une loi de 2007, qui interdit la destruction des nids et des œufs, comme celle des adultes, leur capture ou leur perturbation dans leur milieu naturel. Un milieu naturel par ailleurs mis à mal par certaines pratiques agricoles.
Autant de raisons de réviser nos serpents avant une balade champêtre, pour ne pas risquer de confondre jolie surprise et rencontre dangereuse.
Publié le 03/08/2022 par le Conseil Départemental d'Indre-et-Loire