Environnement

Le Bruant des roseaux

Il y a les oiseaux que l'on regarde avec regret partir vers les pays chauds, mais il y a aussi ceux qui arrivent en automne, du nord de l'Europe, pour venir hiverner sous nos latitudes. Le Bruant des roseaux est de ceux-là. Et il semble se plaire en Touraine, comme un peu partout en France, et il se compte en milliers dans le département, si l'on considère les nicheurs et les migrateurs. Pourtant, sa population a significativement baissé depuis une vingtaine d'années. A tel point que ce petit passereau qui pèse une vingtaine de grammes, est désormais considéré comme en danger en France métropolitaine.

Dans les roseaux, le gîte et le couvert

Comme son nom l'indique, c'est dans les roselières, les jonchaies, les zones humides et marécageuses que l'Emberiza schoeniclus se plaît. En Indre-et-Loire, on a pu observer des « dortoirs » dans le Val de Cher, à l'étang du Louroux, à l'étang d'Assy, sur le bassin de Palluau, ou encore à Saint-Pierre-des-Corps, sur les rives d'un bassin de rétention. Dans ces zones propices, il peut élever deux, parfois trois nichées par an, dans un nid aménagé au sol, construit avec des feuilles de roseaux, des végétaux fins ou du crin. Une zone de reproduction sur laquelle il revient en général d'une année à l'autre. On peut le repérer, l'observer assez facilement, malgré sa discrétion. Il « tombe » littéralement sur la roselière en poussant un cri, pour redevenir silencieux ensuite. Son chant est fait de notes brèves sans trop de démonstration musicale, qu'il joue, en général, perché sur un roseau en période nuptiale.

En hiver, il est difficile de différencier femelle et mâle, ce dernier ayant quitté son plumage nuptial, notamment le rouge vif du bord de son aile et le noir profond de sa tête et de sa gorge. En outre, mâle et femelle présentent la même « moustache » blanche. Pas particulièrement farouche, il tolère facilement les pêcheurs et les visiteurs à proximité, à condition toutefois d'une certaine discrétion. Faute de quoi, il fuira dare-dare, en s'élevant très rapidement pour replonger aussi prestement dans les herbes. Insectivore en été, se nourrissant de chenilles, de papillons, ou encore de coléoptères, il devient granivore en hiver, grâce à un bec assez robuste, privilégiant bien sûr les graines de roseaux, mais peut se mêler à d'autres oiseaux pour aller picorer dans des zones cultivées.

Préserver les roselières et les zones humides

Comme celui de beaucoup d'autres espèces, l'habitat du Bruant des roseaux tend à disparaître, du fait notamment de l'urbanisation de certaines zones humides. Les prévisions de l'Inventaire national du patrimoine naturel (Inpn) à ce propos sont inquiétantes, comme le sont, par conséquent, celles de la diminution de la population du Bruant. Son aptitude à s'adapter à d'autres milieux est très incertaine, même si l'on a pu observer des nids dans des prairies et plus rarement dans des champs de blé. Aussi, veillons à préserver les roselières et les zones humides, même les moins étendues, car le Bruant peut se contenter de peu. On pourra aller admirer ces migrateurs jusqu'en mars.

par

Retour