Culture

Le château de Gizeux

Aux confins de l'Anjou et de la Touraine, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Langeais, le château de Gizeux fut construit au Moyen-Âge, mais, comme pour beaucoup d'autres, la Renaissance et l'Ancien Régime sont inscrits dans son architecture et ses intérieurs.

Pour la Renaissance, c'est le corps de logis qui témoigne de la période, avec sa forme en « u », caractéristique. Dans les grands communs, construits au XVIIIe siècle et qui constituent l'aile gauche du château, logeaient serviteurs et artisans et accueillaient écuries et calèches, dont certaines sont exposées aujourd'hui. Les communs font l'objet d'une restauration de leur toiture et d'un clocheton du XVIIIe siècle, soutenue par le Conseil départemental.

Une galerie exceptionnelle

Parmi les propriétaires qui comptèrent dans l'histoire du château, on trouve le nom prestigieux des Du Bellay, la famille du poète Joachim du Bellay, qui acquiert le château par le mariage d'Hugues du Bellay à Aliénor de Doué au début du XIVe siècle, et conçut une nouvelle version du château. Mais Anne de Frézeau de la Frézelière, qui acheta Gizeux en 1661, est sans doute celle qui dota le château de ses plus beaux atours. Elle fit s'installer dans une galerie un atelier de peintre, en fait une école, où, pendant plus de vingt ans, les élèves réalisèrent des vues de châteaux royaux, Chambord, Vincennes, Fontainebleau et Versailles, mais aussi de Gizeux, ainsi que des scènes champêtres. Cette « Galerie des châteaux », aux 400 m² de peintures, abîmée par le temps, fut restaurée entre 2014 et 2019, grâce à un appel au mécénat. Le Conseil départemental participa également à ce soutien.

Des salons à la cuisine...

Mais les visiteurs pourront aussi admirer la galerie François 1er, son plafond peint, ses représentations des Métamorphoses d'Ovide peintes par des artistes italiens, et, surtout, une cheminée ornée d'une salamandre et de la devise du souverain, restaurée au XIXe siècle. Sans compter les salons et leur mobilier Louis XV d'origine. Au rez-de-chaussée, la salle de chasse avec ses trophées et sa grande cheminée, rappelle le cadre forestier de Gizeux. Dans les communs, c'est la chaude et rustique atmosphère de la cuisine que l'on découvrira, avec sa belle collection de cuivres. On traversera le jardin « discret », comme le nomment les propriétaires, avec ses plantes médicinales et aromatiques, ceint de murs et rappelant ainsi celui d'un cloître, pour ensuite visiter la chapelle, avec sa voûte en coque de bateau renversée, construite à la Renaissance, mais redécorée vers 1880. C'est le maître verrier tourangeau Lobin, qui, par ailleurs, restaura notamment, ceux de la cathédrale d'Orléans. Une chapelle que les propriétaires entendent restaurer, pour l'ouvrir au public d'ici un ou deux ans.

Le faste de Gizeux ne renie pas son environnement rural. Enclavé dans une forêt, son parc fait la transition entre le bois et le château. Mais les platanes qui bordaient l'allée ont été détruits par la tornade de 2021 et devront être replantés. Certains avaient plus de 200 ans...

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