Culture

Le Domaine de la Boulerie : des soirées estivales au cœur d’un village 1900

C’est une formidable histoire de famille qui réunit quelque 300 personnes chaque mercredi de l’été à Villiers-au-Bouin. Depuis 11 ans, le Domaine de la Boulerie organise des soirées dansantes et conviviales, au cœur d’un village 1900, reconstitué avec passion. Un véritable voyage dans le temps qui s’accompagne de quelques délicieuses fouées et d’un brin de nostalgie !

La naissance d’un village 1900

Il y a plus de 20 ans, Robert et Dany Guidoin entreprennent de réhabiliter la ferme familiale de Villiers-au-Bouin, exploitée pour l’agriculture depuis plusieurs générations. Fraîchement retraité, le couple crée plusieurs gîtes et une salle de réception de 110 places assises. Dans une ancienne écurie à cochon, Robert décide de recréer une pièce « comme dans son enfance », pour montrer la vie de l’époque à ses petits-enfants. Un lit, une table, une cheminée, une petite cuisine avec un poêle à bois, une comtoise et un espace de couture se côtoient dans un même espace, aux côtés de meubles d’époque et d’objets chinés dans les brocantes. De cette première pièce naît un ambitieux projet : faire de ce corps de ferme une place de village 1900, avec son kiosque central, entouré de vieux commerces.

Avec passion, Robert et Dany poursuivent la restauration du bâti et son aménagement. La chapelle du domaine, devenue une buanderie, est remontée et remeublée avec un autel et des prie-Dieu. Petit à petit, plusieurs petites échoppes voient le jour : un café/épicerie, une boulangerie avec son four à bois, une cordonnerie et une école. En périphérie, un lavoir, un terrain de pétanque et une fontaine. Si la visite est tout d’abord réservée aux clients des gîtes, le bouche à oreille va rapidement faire son œuvre et pousser la famille à ouvrir plus largement son domaine. L’idée vient alors il y a 11 ans de recréer une fête de village, tout en musique, animée de l’ambiance d’autrefois. Les soirées du Domaine de la Boulerie étaient nées !

Le succès des soirées

Autour du kiosque, des tables et des guirlandes, un marché des artistes et un parquet de danse attendent les « villageois » d’un soir. Au son des chanteurs et musiciens, chacun partage un repas unique : des fouées fabriquées dans le vieux four à bois. « Nous faisons notre pâte nous-mêmes le mercredi matin. » explique Manon, petite-fille de Robert et Dany, qui a repris la gérance du domaine il y a 3 ans. « Un petit tour dans le laminoir avant de disposer les pâtons sur une plaque. La pâte lève toute la journée, puis nous enfournons toute la soirée, à la demande. Pour nourrir autant de monde, il était difficile d’envisager un service à table, d’autant que la soirée est assurée par des bénévoles. »

Des bénévoles du Foyer Rural, mais pas seulement… « C’est vraiment une histoire de famille. » rappelle Manon, « Mon conjoint est à la manœuvre dans la boulangerie, avec Dominique, un ancien boulanger. Au service des fouées, il y a ma maman, Sissi, une amie de la famille qui tient la caisse et Simone, la cousine de papi, qu’on appelle « Madame haricots » puisqu’elle sert les haricots au chorizo. Derrière le bar, il y a mon papa, au micro, il y a papi. » Et pour l’animation musicale, la famille s’est entourée de « Manu » chanteur et professeur de guitare, de Pascal et « Véro » au chant-choral et d’Yvette à l’accordéon (ça ne s’invente pas !). Au cœur de la soirée, un personnage emblématique fait également son apparition : le garde-champêtre (le mari de Véro !), qui vient conter, non sans humour, les nouvelles du coin.

Entre partage et émotion

Au son de l’accordéon ou des grands tubes de la chanson française, la piste de danse se remplit. Dans la pièce de vie 1900, on s’extasie : « on se croirait chez mes grands-parents, c’est fou ! ». Dans l’école, un ancien raconte à son petit-fils : « on était discipliné à l’époque, on ne mouftait pas. On avait peur du bonnet d’âne ! ». Dans l’épicerie, une dame confie à son amie « j’avais cet objet chez moi de ma grand-mère, je l’ai amené au domaine pour qu’il soit exposé ici ». À la table d’une famille, on se confie « Ça fait longtemps que nous voulions venir. Nous sommes allés chercher Mamie à l’Ehpad pour l’occasion. On a emmené les petits-enfants. C’est émouvant d’être là. ».

Si 20 personnes se déplacent au lancement des soirées il y a 11 ans, aujourd’hui, ce sont 300 personnes qui font le déplacement chaque semaine. « J’ai limité la jauge à 300, mais parfois nous avons accueilli jusqu’à 450 visiteurs. On préfère privilégier la convivialité. » raconte Manon. Une convivialité qui se ressent dans chaque instant de cette fête de village, tout en sourire, qui réunit petits et grands. Authentiques et intergénérationnelles, les soirées du Domaine de la Boulerie se poursuivent jusqu’au 23 Août, chaque mercredi de 18h à 23h. N’oubliez pas de réserver !

Plus d’infos sur www.domainedelaboulerie.fr – 06 40 18 15 17

 

Photo : V.Liorit

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