Culture

Les girouets du Val de Loire

Tout au long du Val de Loire, de curieuses petites girouettes tournent au gré du vent. Descendues des mâts des bateaux sur les berges du fleuve, elles indiquent désormais l’appartenance des communes au Val de Loire, inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité.

Après que l’Unesco a inscrit le Val de Loire au patrimoine mondial de l’Humanité, l’organisation, et les acteurs de ce territoire aux richesses historiques, culturelles et paysagères exceptionnelles, ont souhaité doter les 160 communes qui jalonnent le fleuve sur 280 km, dans quatre départements, d’une signalétique propre. Une démarche initiée en 2003, progressivement mise en place, qui s’est concrétisée par la conception, la réalisation et l’édification d’un mobilier urbain singulier.

Fierté des mariniers

Ce sont des girouets, qui ont été choisis pour mentionner l’appartenance de ces villes et villages au Val de Loire, et mettre en lumière cette histoire commune aux habitants et au fleuve. Il fallait pour cela parler de cette histoire en y puisant ses aspects les plus significatifs. Les girouets ont, en effet, été inspirés des girouettes fixées aux sommets des mâts des embarcations qui naviguaient sur la Loire, objets artisanaux, fabriqués à l’origine par les mariniers dans une planche de bois polychrome, à la destination aussi utilitaire qu’elle était un objet de fierté pour les marins. Mais ils étaient également reproduits sur certains édifices ou objets manufacturés, preuve d’une identification de la population à ces symboles, au-delà de la petite société des mariniers. Si les girouets sont aujourd’hui fabriqués avec des matériaux plus durables comme l’inox, ils intègrent également des matières dites nobles, comme la pierre naturelle et l’ardoise. Surtout, ils conservent cette spécificité qui unit aujourd’hui un village au Val de Loire, comme autrefois le marinier à son bateau. Chacun de ces girouets est en effet unique. Si, sur tous, figurent, en perforation, le logo de l’Unesco et celui du Patrimoine mondial, chacun montre également le blason ou le symbole de la commune, racontant eux-mêmes un peu de l’histoire du Val de Loire, comme celui de Rivière et sa représentation de saint Martin de Tours. A Luynes, c’est le viaduc romain qui a été choisi. A Couziers, on a repris l’inscription funéraire de de Jean-Louis Rogier. A Bréhémont, c’est à la batellerie de Loire elle-même qu’on a rendu hommage, en faisant figurer sur le girouet une feuille de chanvre, cargaison principale des bateaux, et une ancre de marine.

Jusqu’au XIXe siècle, la marine de Loire a assuré le commerce de la pierre, du chanvre ou du vin. Les marins représentaient jusqu’au quart de la population des villes portuaires du fleuve, auxquels il faut ajouter les charpentiers de marine, les scieurs ou les tonneliers. Un petit monde qui a imprimé sa culture au Val de Loire et composé son paysage, rappelés aujourd’hui par la présence des girouets.

 

Photo : V.Liorit

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