Environnement

Les haies fruitières, un précieux réservoir hivernal de nourriture

On sait les multiples bienfaits des haies bocagères, qui constituent un corridor écologique dont profitent de nombreuses espèces. En outre, en servant de brise-vent, et en facilitant l’infiltration de l’eau, elles participent à réduire l’érosion des sols. Cette infiltration permet également au sous-sol de stocker l’eau. Elles sont également bénéfiques aux animaux d’élevage, qui trouvent à leur côté une ombre salutaire. Le bois peut y être valorisé, comme autrefois, en servant de bois de chauffage. Une taille qui, après quelques années, produit des arbres têtards, ou trognes, véritables œuvres d’art naturelles, et écosystèmes riches. Sans compter leur importance dans la conservation du patrimoine paysager.

Noisetier, sorbier, sureau…

Les haies offrent un habitat précieux à la biodiversité. Mais, en plus de ce gîte, et pour peu que l’on choisisse d’y planter des arbres fruitiers, elles sont également un réservoir de nourriture non négligeable, même en hiver. Mais il est important de privilégier des essences locales. Le noisetier nourrira ainsi les papillons, comme le vulcain ou le paon du jour. L’aubépine est très prisée des fauvettes, le sureau comblera les grives et les merles, comme le néflier, dont les sittelles et les grimpereaux sont également très amateurs. Quant au sorbier des oiseleurs, outre les espèces déjà citées, il fournira le couvert aux mésanges ou aux jaseurs. Si c’est, en général, au début de l’automne, que ces arbres fructifient, certaines essences, comme le noisetier, commence à fleurir en janvier, pour le grand bénéfice des papillons et le néflier, comme le sorbier, donne ses fruits au début de l’automne. Si les oiseaux consomment la majorité de cette nourriture au moment de la fructification, une certaine quantité de fruits échappe à ces agapes, et sera consommée en hiver. Un apport non négligeable, en particulier pour les espèces venues d’Europe du nord pour hiverner ici.

500 km de haies plantées en 25 ans

Depuis 25 ans, outre celles plantées sur les Espaces naturels sensibles, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire favorise la plantation de haies dans le cadre de l’opération « L’arbre dans le paysage de Touraine », en partenariat avec la Fédération des chasseurs d’Indre-et-Loire, chacun des deux finançant 50 % du prix des plants. La Communauté de Communes Chinon, Vienne et Loire s’est également associée à l’opération. Les particuliers peuvent ainsi bénéficier d’une aide, via la fédération ou une collectivité locale, pour monter un projet. Entre autres conditions, ces futures haies doivent mesurer au minimum 200 m, être situées en zone agricole ou naturelle et entretenues par le propriétaire, sans utiliser de substances chimiques. Depuis le début de l’opération, 1000 projets ont été réalisés et 500 km de haies, mais aussi 16 000 arbres isolés, ont été plantés. À La Chapelle-sur-Loire, l’un des porteurs de projets a même reçu, en 2021, le premier prix d’un concours d’agroforesterie.

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