Deuxième français dans l’espace

Fils d’un météorologiste qui travaillait dans des aéroports, Patrick Baudry est né à Douala, au Cameroun, en mars 1946. Une enfance passée à « rêver devant les avions », comme il le racontera, « et à rêver de voler le plus vite et le plus haut possible ». Après une scolarité brillante dans un lycée de Bordeaux, au lycée militaire d’Autun et au Prytanée de La flèche, il entre en « Math spé » à Paris, puis à l’Ecole de l’air de Salon de Provence. Un parcours exemplaire qui se conclut par un diplôme d’ingénieur de l’Air et un grade d’officier. Il devient alors pilote de chasse, puis pilote d’essai. Des qualités professionnelles et une expérience qui lui valent d’être sélectionné, en 1980, pour intégrer la première équipe de spationautes français par le Centre national d’études spatiales, aux côtés de Jean-Loup Chrétien. Si ce dernier sera, en 1982, le premier français à aller dans l’espace à l’occasion de la mission franco-soviétique de 1982 sur Soyouz T-6, Patrick Baudry le suivra trois ans plus tard, au sein de l’équipage de la navette Discovery pour sa cinquième mission -STS-51-G -, qui durera sept jours, tournera mille fois autour de la terre, et mettra en orbite trois satellites. Pour l’anecdote, ayant été entraîné au sein des deux équipes, soviétique et américaine, Patrick Baudry fut l’objet de suspicions d’espionnage, vite démenties par les services secrets des deux camps. Une situation dont il s’amuse aujourd’hui. Pour l’anecdote encore, c’est coiffé d’un béret bien de chez nous que l’astronaute se présenta au moment de rejoindre la navette.

Dépassement...

Par la suite, l’expert sera pilote d’essai dans le cadre de l’éphémère projet de navette spatiale européenne Hermès, puis à Airbus industrie pour laquelle il pilotera l’A320 et l’A380. Taraudé par la volonté de dépasser ses limites, il tentera notamment le record de la traversée de l’Atlantique en bateau à moteur et celui de la traversée de l’Afrique en voiture, refera la route de l’Aéropostale… Mais Patrick Baudry, également soucieux de transmission, de connaissance et de pédagogie, créera, en 1990, l’Académie internationale privée d’Enseignement secondaire et supérieur à Bordeaux, dans le souci d’offrir les mêmes chances aux élèves en difficulté que les élèves moins doués. Quant à la recherche et à la conquête spatiale, l’insatiable et exigent spationaute dit regretter qu’elle marque le pas, en préférant des missions selon lui quelque peu stériles de l’ISS - « Du tourisme spatial payé par nos impôts », dit-il, à une installation durable sur la lune, avec un laboratoire d’astrophysique installé sur sa face cachée, qui permettrait une meilleure et plus lointaine observation de l’espace. Avis aux collégiens futurs astronautes…

Patrick Baudry est venu au collège de Nouâtre en 2017, à l’invitation de son directeur Frédéric Libourel, pour fêter les 25 ans de l’établissement. Un événement pas seulement commémoratif puisque tous les élèves avaient participé à un travail pédagogique transversal sur le thème de l’espace. Une fresque avait également été réalisée, qui orne désormais l’entrée du réfectoire.