Culture

René Boylesve : La Touraine malgré tout...

L’enfance de René Tardiveau fut tourangelle. Né à Descartes - alors La Haye-Descartes - en 1867, après une scolarité passée à Poitiers, il entre au lycée Descartes de Tours en 1882. Mais la douceur de vivre légendaire de la Touraine fut pour lui quelque peu assombrie, d’abord par le décès de sa mère lorsqu’il avait quatre ans, dont il prendra le nom, devenu écrivain.

Études de mœurs

C’est sa tante Clémence Jeanneau, propriétaire du domaine de la Barbotinière, près de Descartes, qui se chargera d’abord de l’élever. Il s’inspirera d’elle pour son personnage de la Tante Félicie dans son roman autobiographique « La becquée ». Mais la tante Clémence meurt en 1876 d’un cancer, et son mari, inconsolable, se suicide quelques semaines après la disparition de son épouse. Plus tard, c’est son père, notaire ruiné, qui mettra fin à ses jours d’une façon des plus sanglantes, en s’égorgeant. Après une licence en droit et quelques publications dans des revues littéraires, tourangelles puis parisiennes, Boylesve publie son premier roman en 1896. « Le médecin des dames de Néans » - chroniqué, pour l’anecdote, par Léon Blum, alors critique littéraire- , sera suivi la même année des « Bains de bade », et le goût de l’écrivain pour l’observation des mœurs de la bourgeoisie de province et des sentiments amoureux frisant parfois le libertinage, traverseront une œuvre faite de trente-cinq romans édités de son vivant, et d’une vingtaine d’autres œuvres, publiées à titre posthume. Une œuvre qui lui valut d’être élu à l’Académie française en 1918.

Chinon, Tours, Vendôme...

Malgré le tragique de son enfance, Boylesve restera très attaché à la Touraine, qui sera le cadre de nombre de ses romans. Celui, bien sûr de ses récits biographiques, tels que « La becquée » et sa suite « L’enfant à la balustrade », mais aussi de « La leçon d’amour dans un parc », se déroulant dans un château de l’ouest de la Touraine, et dont le parc est inspiré par celui du château de Candes-Saint-Martin, ou encore d’« Une jeune fille bien élevée », récit d’une jeune chinonaise, passée par l’institution du Sacré-Cœur de Marmoutier. On retrouvera Tours et la basilique Saint-Martin dans « Mademoiselle Cloque », et Vendôme dans « La poudre aux yeux ». Il racontera également, dans un récit publié après sa mort, une excursion en voiture qui le mena de Tours à Chinon, en passant par Langeais, Saumur et Candes-Saint-Martin. Mais les drames de la vie se rappellent à lui avec la mort de son demi-frère, mobilisé en 1914, qui lui inspirera « Tu n’es plus rien », ainsi que le recueil de nouvelles « Le bonheur à cinq sous », avec la guerre pour toile de fond.

René Boylesve s’éteint à Paris le 14 janvier 1926. A Descartes, fut inauguré en 1951 un jardin public qui porte son nom et un musée a été aménagé dans sa demeure du 19 rue Descartes. L’association des Amis de René Boylesve entretient la mémoire de l’écrivain et publie « Les heures boylesviennes », une revue annuelle consacrée à la vie et aux différents aspects de l’œuvre du romancier.

 

Le site de l’association des Amis de René Boylesve

associationboylesve.blogspot.com

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