Travaux

Routes : des chantiers écoresponsables

A Saint-Pierre-des-Corps, des scientifiques pas comme les autres s’engagent pour les routes de demain. Dans le laboratoire routier du Département, quatre personnes font évoluer les connaissances et accompagnent la création de techniques et matériaux écoresponsables pour l’entretien des routes.

« Ici c’est un peu comme dans un laboratoire d’analyses médicales vous savez : on a des machines d’essai pour analyser la composition des produits ». Jean-Christophe Gauvrit, responsable du laboratoire routier au sein du SEER (Service Entretien et Exploitation des Routes) du Département, est à la tête d’une équipe de trois techniciens qui naviguent entre le laboratoire de Saint-Pierre-des-Corps et les différents chantiers routiers menés par le Département. « Nous menons des études de diagnostic, qui impliquent souvent des études des sols et de la chaussée existante, afin d’évaluer les réparations nécessaires ; nous donnons des recommandations au maître d’œuvre du chantier, et nous intervenons pour des opérations de contrôle extérieur, afin de vérifier que les entreprises sélectionnées travaillent conformément à ce qui a été conclu avec elles » explique J-C. Gauvrit.

Parmi les exigences du Département dans les travaux routiers, les démarches écoresponsables ne sont pas négligées, bien au contraire : « le pourcentage de matériaux recyclés que nous demandons dans les enrobés est supérieur au minimum imposé par la loi » précise le responsable du laboratoire. L’équipe tourangelle est en effet mobilisée au quotidien pour imaginer de nouvelles techniques qui préservent la planète de bien des manières.

Réemploi et recyclage

L’un des axes de travail du laboratoire routier est ainsi l’utilisation de matériaux recyclés dans les enrobés qui couvrent nos routes. Cette pratique a de multiples avantages : on économise les matières premières, et on réduit par la même occasion les dépenses énergétiques liées à l’extraction de ces matières et à leur transport. Dans les travaux commandités par le Conseil Départemental, les enrobés étaient constitués en moyenne de 32,23% de matériaux recyclés en 2021.

Dans cette même logique de recyclage des matériaux, le Département développe également les chantiers dits « de retraitement en place ». La réfection d’une route se fait alors à l’aide des matériaux existants sur place. Trois chantiers seront concernés en 2022 par ces opérations.

Cette année, le laboratoire routier travaille également sur un nouveau projet : dans le cadre de l’élargissement de la RD84 entre Tauxigny-Saint-Bauld et Saint-Branchs, les poutres de rive seront produites à partir de déblais chaulés (provenant d’autres chantiers). Ce chantier innovant permettra de mener à bien différents essais, pour optimiser cette nouvelle technique qui a vocation à être développée dans les années à venir.

Basses températures

Autre manière d’économiser l’énergie : baisser les températures de chauffe des enrobés. La température habituelle est en effet de 160º, mais certains matériaux peuvent être chauffés à seulement 100-120º (on parle d’enrobés tièdes), et même à moins de 85º pour les enrobés dit « émulsion ». « L’enrobé tiède est désormais fréquemment utilisé pour les travaux en agglomération, et nous essayons de développer de plus en plus les produits à émulsion, pour continuer à limiter nos émissions de gaz à effet de serre ».

Limiter les dépenses énergétiques et l’utilisation de matières premières : deux lignes directrices qui continuent de guider les travaux du laboratoire routier du Département, pour mieux nous guider sur la route de l’écoresponsabilité.

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