Environnement

Science et contemplation au jardin botanique

Au cœur de Tours, le jardin botanique se prête autant à la détente qu’à la connaissance. Au long de ses allées, des espèces étonnantes se livrent au visiteur. Un concentré de diversité, comme un petit monde aux multiples contrées, que l’on découvre d’abord par le plus visible, son arboretum, qui accueille plus de 150 espèces d’arbres.

Certains se distinguent particulièrement, comme le ginko biloba, planté en 1845, offert par le docteur Bretonneau, sur lequel fut greffé une nouvelle branche il y a environ 120 ans, un tulipier de Virginie, des séquoias toujours verts... Un cadre majestueux mais qui, dès la création du jardin en 1831, fut également dédié à la connaissance et à la science. A l’initiative du jardin, le pharmacien Jean-Antyme Margueron souhaita en effet la création d’une école de botanique, au sein de laquelle les étudiants de médecine et de pharmacie pouvaient parfaire leur formation.

Une annexe de la fac de pharma

Une vocation scientifique conservée puisque le jardin accueille aujourd’hui le laboratoire universitaire de botanique et de biologie végétale des Sciences pharmaceutiques de l’Université de Tours. Une activité illustrée par le jardin des plantes médicinales, où sont entretenues et étudiées les plantes aromatiques, digestives, sédatives, mais aussi celles au potentiel anti-cancéreux, comme la pervenche de Madagascar. Le jardin de l’évolution, organisé autour d’un bassin, retrace plusieurs milliards d'années de la vie botanique terrestre, des bactéries aux plantes à fleurs, en passant par les fougères et les conifères. Mais on peut aussi compter, dans cette démarche scientifique et pédagogique, les serres tropicales, vitrine d’une diversité souvent méconnue, représentée par les plantes utilitaires, la flore d’Afrique du Sud ou celle des sous-bois tropicaux. Des trésors qui ont attiré 24 800 visiteurs en 2022. Car le jardin botanique permet aussi de voyager, avec son jardin des deux mondes et ses arbres d’Amérique du Nord de sa partie ouest et ceux originaires d’Asie dans sa partie est. Le jardin botanique organise d’ailleurs tous les ans, début septembre, des rencontres culturelles sur le thème du Japon, autour de la langue, de la culture, de la cuisine, dans le cadre du jumelage de la ville de Tours avec celle de Takamatsu.

Wallabies… et gélines

Pour les plus petits, l’attrait principal du jardin botanique est sans doute son animalerie. Wallabies, émeus, flamands roses, tortues, chèvres cou-clair du Berry, porcs asiatiques, lapins, oies blanches et gélines de Touraine, y vivent paisiblement dans leurs enclos, dont certaines espèces, menacées, sont ici préservées. Une faune qui connut des stars, comme le phoque Bobby, mort en 1996 après avoir vécu 40 ans dans le jardin, ou l’ânesse Sweetie, disparue en février dernier. Des animaux dont les soigneurs rappellent qu’ils ne doivent pas être nourris par les visiteurs car chacun d’eux a un régime spécial. Mais le parc reçoit aussi la visite de hérons et de diverses espèces d’oiseaux qui trouvent ici un havre des plus accueillants, et qui viennent compléter ce cadre privilégié.

Le jardin botanique organise régulièrement des événements, rencontres, expositions thématiques. Avis aux curieux et aux amoureux de la nature !

 

Photo : V.Liorit

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