Culture

Archives inondées : lyophiliser pour restaurer

La lyophilisation, ce terme ne nous est pas inconnu mais il est souvent associé au domaine alimentaire. On lyophilise des soupes, du café voire même des fruits pour les conserver. Mais quel est le lien avec des documents papier ? Pour tout savoir sur ce procédé hors du commun, suivez l’opération menée par la Direction des Archives du Conseil départemental d’Indre-et-Loire.

La lyophi quoi ?

La lyophilisation est un procédé qui consiste à retirer l’eau contenue dans un produit en utilisant la sublimation. Ainsi, l’eau contenue dans le produit passe directement de l’état solide (glace) à l’état gazeux (vapeur) sans passer par l’état liquide.

Dans le cas d’une restauration de documents, les feuilles imbibées d’eau sont congelées puis déposées dans un lyophilisateur (ou parfois une étuve à cryolyophilisation) qui grâce à une basse pression, va sublimer l’eau et la transformer en vapeur. Les documents traités sont ainsi asséchés.

Pour les documents papier, ce procédé présente de multiples avantages. Le papier subit moins de déformations et l’augmentation de son volume est moins importante que par séchage à l’air libre. C’est un traitement qui permet de restaurer un grand nombre de documents sur une courte période.

Ce principe est aussi utilisé dans l’agroalimentaire pour conserver les aliments tout en maintenant leurs qualités nutritives.

Un cas pratique aux Archives départementales

Victime d’une inondation à la suite d’intempéries cet été, un service du Conseil départemental a dû faire appel à ce procédé pour assécher des archives sinistrées. Sous le pilotage de la Direction des Archives qui a évalué les dégâts, le choix de la lyophilisation s’est imposé pour restaurer l’intégrité des documents. La vitesse étant primordiale pour empêcher que des moisissures apparaissent et que les feuilles ne collent entre elles, les dossiers ont été congelés sous 48 heures dans la chambre froide à -20°C d’une entreprise alimentaire du marché de gros de Tours, qui a accepté d’héberger ces documents le temps de quelques jours. Un prestataire spécialisé a ensuite été mandaté pour traiter lesdits documents. Ceux-ci ont été transférés dans de nouvelles chambres froides à -25°C puis dans une étuve à cryolyophilisation où ils furent traités pendant les 10 jours de processus.

Les dossiers pansés ont pu réintégrer leur service d’origine avec peu de traces du sinistre qui les a touchés.

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