Culture

Aux origines du 1er mai

Nous vous en parlions l’année dernière, il est de tradition chaque 1er mai d’offrir du muguet. Mais depuis 1948, le 1er mai est également un jour férié, chômé et payé en France. On y célèbre « la fête du Travail », historiquement consacrée aux revendications salariales et syndicales, parmi lesquelles, celle qui en est à l’origine : la réduction du temps de travail à huit heures par jour. L’occasion de revenir sur quelques métiers anciens, méconnus ou oubliés, exercés par les tourangeaux au début du siècle dernier.

La journée de huit heures

Le 1er Mai trouve son origine aux États-Unis et correspond au premier jour de l’année comptable des entreprises (Moving Day). Le 1er mai 1886, 300 000 travailleurs américains manifestent dans tout le pays à l’appel des syndicats ouvriers pour revendiquer la journée de huit heures. Une revendication portée depuis le 1er mai 1884 et qui aboutira après de violents affrontements. À la même époque en France, le 1er mai devient également une journée de manifestation. En 1890, les ouvriers défilent avec un triangle rouge à la boutonnière (symbole du partage du temps entre le travail, le sommeil et les loisirs) et réclament également la réduction du temps de travail à huit heures par jour, qui ne sera légalisée qu’en 1919. La même année, le 1er mai devient un jour chômé. En 1941, le régime de Vichy instaure un 1er mai férié en tant que "Fête du Travail et de la Concorde sociale" (en référence à la devise du régime de Vichy "Travail, Famille, Patrie"). À la libération, cette journée disparaît, avant d’être réintroduite le 26 avril 1946 et de devenir définitivement une journée fériée, chômée et payée en 1948.

Métiers d’antan en Touraine

La boutique d’un bourrelier à Ferrière-Larçon

Avant la mécanisation de l’agriculture, le cheval était au cœur du travail à la campagne. De nombreux métiers, au savoir-faire précieux, s’exerçaient dans les villages autour du cheval, comment bourreliers, forgerons, ou encore charrons.

L’atelier d’un charron, route de Chinon, à Richelieu

Ici, le patron tient le frein d’une élégante voiture, alors que ses ouvriers terminent le montage de la roue. À gauche, un ouvrier peint la roue d’un tombereau.  Au cours des premières décennies du XXe siècle, ces artisans seront les premiers, avec les forgerons, à se reconvertir dans la réparation automobile ou de machines agricoles.

L’atelier de repassage à Richelieu

Le poêle, à gauche, sert à chauffer les fers, la cuvette contient l’amidon pour apprêter le linge et le bac de réception reçoit le linge volumineux après le repassage.

L’atelier de modistes de Descartes (anciennement La Haye-Descartes)

À La Haye-Descartes se tenait, vers 1910, un atelier de modistes, rue Saint-Georges, à l’emplacement actuel du 14 rue du Commerce. Le mot linge désigna pendant des siècles la toile de lin, de chanvre ou de coton qui était employé aux besoins du ménage. À la catégorie du gros linge appartenait le linge de maison (nappes, serviettes) ainsi que le linge de cuisine ou d’office (tabliers et torchons) auquel on ajoutait le linge de corps (chemises, draps et mouchoirs). Le linge fin était les cols, les collerettes et les manchettes. La lingère avait pour métier de confectionner le linge de maison. Moins noble que celui de la couturière ou de la modiste…

Le bateau-lavoir sur Loire à Tours

Un métier disparut, celui de lavandière sur les bateaux-lavoirs arrimés le long de la Loire à Tours. L’eau du fleuve avait la réputation de bien laver le linge !

Le teinturier Didier à Tours

L’artisan-teinturier Didier, rue Nationale et rue Constantine à Tours, avait une spécialité : la teinture des écheveaux de soie.

Les tanneurs de Château-Renault

Portrait d’un travailleur particulier en Touraine, celui d’un tanneur de Château-Renault. Éreintant, le « décharnage » (ou écharnage) est pénible, dans des odeurs nauséabondes. Ces ouvriers sont parmi les mieux payés : 3 francs par jour en 1909.

Les viticulteurs de Vouvray

Dans une cave à Vouvray, une presse continue Mabille, fabriquée à Amboise, a remplacé l’ancien pressoir à vis à l’arrière-plan (type Marmonnier).

L’apiculteur de Preuilly-sur-Claise

Dans ce laboratoire de Preuilly-sur-Claise, c’est le jour de l’extraction du miel. L’apiculteur sortait des ruches des casiers remplis de miel. Avec une grande lame chauffée, il décollait les opercules de cire qui fermaient les alvéoles et plaçait les cadres de bois ainsi ouverts dans une centrifugeuse. En l’actionnant à l’aide d’une manivelle, le miel sous l’effet de la force centrifuge était extrait des alvéoles et coulait dans le fond de la cuve. Il ne restait plus qu’à le récupérer.

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