Culture

Biga*Ranx, hors-système plutôt que star system

Son concert au Temps Machine en octobre affiche complet, tout comme le show prévu à La Cigale parisienne. En une dizaine d’années, le Tourangeau Biga*Ranx a su conquérir le public, sans rien renier de ce qui l’anime : liberté et créativité.

C’est dans le quartier du Petit Saint-Martin, à Tours, que Biga*Ranx a toujours ses habitudes. Il nous recommande au passage le café et le banana cake du tout récent Beurre-Noisette, rue du Grand Marché. « J’aime ma ville, j’aime ce qui s’y passe » affirme sans hésitation le trentenaire. Mais avoir les pieds bien ancrés dans son quartier ne l’empêche pas d’avoir l’esprit ouvert sur des horizons plus lointains. Avec le collectif 1988, formé en écho à la sorti de son album éponyme en 2017, Biga et ses acolytes produisent ainsi des mixtapes d’artistes venus d’ici et d’ailleurs (Espagne, Italie, France…).

Le lointain n’a jamais été bien loin dans le parcours de Biga. Baignant dans la musique jamaïcaine, passion qu’il partage avec son frère Atili Bandalero, il partage le micro avec Joseph Cotton en 2008. Celui-ci le baptise alors « Ranx ». Et c’est en 2012, qu’il rejoint la Jamaïque, plongeant aux sources du reggae et du dub.

Mais il serait réducteur de cantonner aujourd’hui l’artiste à ces seuls styles musicaux (même s’il y excelle !). « Aujourd’hui ma musique est ouverte à plein d’autres choses, on va plus loin » précise-t-il. « Avec le collectif 1988, on développe notre son. Un dub psychédélique, qui mélange plein d’influences de notre génération. Des synthétiseurs, beaucoup d’effets, du travail vidéo avec des VHS… ». La musique créée au Teuteu, l’atelier du Vieux-Tours partagé avec Renar et quelques autres, s’évade donc des codes originels du reggae pour s’enrichir d’autres influences, ralentir le tempo, et devenir « vapor dub ».

Au micro… et au pinceau

Ne se reposant pas sur des lauriers mérités, décrochés à faveur des albums On Time (2011), Victoire du reggae du meilleur album dancehall, Good morning midnight (2013) ou Nightbird, Biga semble prendre plaisir à se réinventer. 1988 puis Sunset Cassette (en 2017 et 2020) ont prouvé que l’artiste avait plus d’une corde à son arc, et plus d’un pinceau en stock. Un héritage de ses premières armes de dessinateur, à l’époque du fanzine local La Morille ? Sous son pseudonyme Telly, il se plaît en tous cas à créer pochettes d’albums et de K7 pour le collectif 1988, quand il ne se lance pas dans des créations grand format qu’il expose dans les galeries tourangelles. On retrouve sa patte artistique dans ses clips, et dans les vidéos projetées durant ses concerts. Des montages « de dessins animés qu’on réalise, ou réalisés par des potes, de prises de vue vidéo faites avec de vieux caméscopes, mélangés à des vues du public présent. Il y a tout un travail d’arts plastiques dans le show ».  

Biga*Ranx, hors-système ? Entre sa reprise de « Petite Marie » de Cabrel et les titres de son dernier album en date Eh Yo ! sorti cet été, une chose est sûre : l’univers de Biga*Ranx n’a pas de frontières.

Retrouvez l’interview intégrale de Biga*Ranx sur www.leprog.com et suivez ses actualités sur Instagram @bigaranx.telly et Facebook @bigaranxofficial.

 

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