Culture

Cuca de Otto Soler : la plume ibère

« Le fleuve de mon histoire est prose madrilène » … il est vrai que l’autrice que nous rencontrons aujourd’hui n’est pas une tourangelle de pure souche. Pourtant, c’est ici que Cuca de Otto Soler a décidé de poser ses valises en 1982 et depuis n’est jamais repartie. Alors qu’elle vient de publier son recueil de textes poétiques, rencontre avec une tourangelle d’adoption qui manie aussi bien la langue de Molière que celle de Cervantès.

Son nom donne de claires indications sur les origines de Cuca de Otto Soler. De son vrai nom Maria-Teresa de Otto Soler -aujourd’hui Tonnellier- (Cuca est un surnom donné par ses proches, surnom avec lequel elle signe ses écrits) est née dans la capitale espagnole. Issue d’une famille francophile, elle suivit sa scolarité au lycée français de Madrid où elle devint très rapidement bilingue. Cet attrait pour la langue de Molière la poussa à s’intéresser de près à la littérature française au point où elle nous confie même mieux s’y connaître en auteurs francophones qu’espagnols.

Siguiente parada : la Touraine

Entre Tours et Madrid il n’y a qu’un pas et pourtant la différence est palpable. « En arrivant ici je me suis imprégnée de ces terres sauvages et lumineuses où l’on respire. Il y a également une grande ouverture sur les paysages » nous avoue Cuca. Nul doute que la désormais ex-madrilène est immédiatement tombée amoureuse de la Loire et du Cher, tout deux très proche d’où elle s’installa à Saint-Avertin. Très vite, elle s’investit dans les associations de la ville. Son travail à mi-temps lui permit d’avoir une vie bénévole riche, importante à ses yeux pour s’épanouir.

«JEVOISDESPERSONNAGESDANSLESMOTS»

Depuis toujours, Cuca de Otto Soler écrit. Ses récits de voyages ou les discours qu’elle put écrire pour ses proches lui confèrent une certaine habilité avec la plume. « J’ai toujours aimé créer. Quand j’écris, je vois des personnages dans les mots » ajoute ainsi l’autrice autodidacte. Cette passion pour les mots et l’écriture, Cuca a souhaité la perfectionner grâce à des ateliers d’écriture qu’elle a suivis pendant 5 ans mais elle nous confie que c’est suite au décès de son mari, il y a 7 ans, que les mots ont pris tous leurs sens : « poser des mots à l’écrit est libérateur ».

Et j’ai prié la lune d’éclairer mes songes

Après des années d’écriture et des mois de peaufinage, le recueil de poésie signé Cuca de Otto Soler voit le jour. De la poésie et des textes poétiques s’entremêlent dans un ouvrage qui parle d’elle mais aussi beaucoup des autres. Un cheminement d’une trentaine d’œuvres à travers lequel on rencontre une grand-mère, une femme puis une épouse. Dans ces trois personnages on devine la nature joyeuse de l’autrice et sa sensibilité pour le respect et l’égalité de la femme ainsi que son côté passionné se dévoilant peu à peu à travers l’épouse.

Sa culture hispano-française a naturellement aidé Cuca dans l’écriture de ses poèmes. Ces deux langues latines, qu’elle parle à la perfection, lui dictent des mélodies qu’elle pose ensuite sur un papier. Elle éprouve aussi un fort intérêt pour l’étymologie, science passionnante, la poussant à toujours chercher le mot juste, le mot exact pour faire passer l’émotion souhaitée, n’existant qu’une once de synonymes parfaits.

Une aventure en auto-édition

Ce recueil, Cuca a décidé de le faire seule, ou presque. Embarquant sa famille dans l’aventure, tous se sont donnés les moyens d’aller jusqu’au bout. « J’avais envie de m’occuper de cet ouvrage du début à la fin, tout a été choisi avec amour » explique l’autrice. L’amour c’est peut-être le dénominateur commun à cette aventure : l’amour des textes, l’amour d’une famille ou l’amour d’un projet auquel on donne vie. Patricia, Maria, Astrid, Thierry, Philippe, ses enfants, Mati, Sergio, Fernando, ses frères et sa sœur, une aventure familiale donc qui se concrétise par 500 exemplaires édités et déjà des séances de dédicaces organisées.

Pour conclure, nous avons demandé à Maria-Teresa de quoi elle était le plus fière aujourd’hui et voici sa réponse : « Je n’aime pas vraiment le mot fier, je dirai contente. Je suis contente de réaliser beaucoup de projets et d’en avoir encore plein. Je suis contente de ma famille, de mes quelques amis et des projets à venir. Je suis contente de la joie que m’apporte mes petits-enfants avec qui je monte régulièrement des petits spectacles. Je suis contente d’être une espagnole vivant en France. J’ai beaucoup de chance d’avoir cette double culture. »

Confidence pour confidence, Cuca nous livre quelques futurs projets comme un roman qu’elle vient de commencer ou l’idée de poursuivre sa lancée sur les textes poétiques. Ainsi pour la suite, il nous suffit de lui souhaiter d’avoir de l’inspiration, de faire des rencontres et de s’émerveiller de l’art et des paysages qui nous entourent.

 

Si comme Maria-Teresa vous faites vivre la Touraine grâce à votre métier, un talent, une passion ou par votre investissement, écrivez-nous à paroledetourangeaux@departement-touraine.fr !

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