Un livre ouvert de l’art gothique

D’abord basilique consacrée à saint Maurice par l’évêque saint Martin de Tours, elle fut reconstruite par Grégoire de Tours en 590, avant de tomber en ruines au XII^e siècle par manque d’entretien, puis d’être remplacée par une cathédrale romane, à son tour incendiée en 1166 puis en 1209.

C’est sur les fondations de cette cathédrale romane que sera érigée la cathédrale gothique actuelle à partir de 1240, grâce au concours du roi Louis IX, dit Saint Louis. Pour autant, la construction de l’édifice ne fut pas œuvre de simplicité. En effet, il faudra en effet encore 300 ans avant que le bâtiment soit achevé dans sa forme actuelle, avec la pose en 1547 du couronnement à l’italienne par des lanternons des tours.

Un temps qui verra les styles se succéder, faisant aujourd’hui de la cathédrale un livre ouvert de l’art gothique : entre style Renaissance, gothique rayonnant (comme le chevet) ou encore gothique flamboyant, remarquable sur la sublime façade sculptée et richement ornée.

Un mélange d’époques et de styles

Un mélange d’époques et de styles que l’on retrouve à l’intérieur de l’édifice. La cathédrale de Tours possède en effet un magnifique chœur considéré comme un des plus typiques de l’architecture gothique en France avec ses 800 m² de vitraux et les deux belles rosaces au style rayonnant dans le bras du transept. Le grand orgue qui date du XVI^e siècle, classé aux monuments historiques, impressionne également le regard et les oreilles quand on le fait chanter.

De nombreuses œuvres sont présentes comme le tableau de Martin de Tours ou encore le célèbre tombeau des enfants de la reine Anne de Bretagne et du roi Charles VIII, sculpté vers 1500 par Michel Colomb. Un tombeau installé ici en 1810, après son déplacement de la collégiale Saint-Martin alors en piteux état.

Le cloître de la Psalette

Mitoyen de la cathédrale, le cloître de la Psalette est un lieu où la tranquillité s’impose dès les premiers instants. À l’origine lieu de repli et de travail des chanoines, ce cloître entièrement conservé se compose de trois galeries autour d’un jardin, dans la plus pure tradition monastique. Son nom vient des psaumes qui étaient chantés par les élèves de l’école de musique attenante.

Du point de vue architectural, le cloître est l’illustration parfaite de l’harmonie entre style gothique et style Renaissance. Il offre d’ailleurs une autre vue singulière sur la cathédrale et ses contreforts. À noter que le cloître servit à Honoré de Balzac pour son roman Le curé de Tours. C’est dans une aile du cloître que l’écrivain place en effet l’habitation de son personnage, l’abbé Birotteau.

Infos pratiques : cathédrale Saint-Gatien et cloître de la Psalette, place de la Cathédrale, 37000 Tours

Photo : V. Liorit