Culture

Un train d’avance pour Paul

Plein d’idées et de créativités, les tourangeaux ne manquent pas de récits à raconter. Découvrez Paul Séjourné : tourangeau d’origine, il s’est lancé dans un pari fou, visiter toutes les villes-préfectures de France avec comme unique moyen de locomotion le train. Un périple de plusieurs mois à la découverte de l’hexagone où ses étapes ont été rythmées par des rencontres, des découvertes mais aussi quelques imprévus.

Deux passions à réunir

À 25 ans, Paul a déjà eu plusieurs vies. Après avoir suivi une formation de géomètre puis être devenu topographe, il est actuellement en reconversion et suit une formation dans l’informatique. Le jeune homme n’en a pas pour autant oublié sa passion pour la cartographie.

En plus de cet attrait pour les cartes, Paul éprouve un intérêt tout particulier pour les trains. Baroudeur dans l’âme, c’est naturellement qu’il a eu l’idée d’aller à la visite de toutes les villes-préfectures de France avec comme unique moyen de transport le train.

Un projet sur la durée

C’est en septembre 2021 que Paul a pris son sac à dos et est parti à la découverte de la France. Pour organiser son voyage, il a décidé de parcourir région par région. L’idée était venue de découvrir les départements par ordre alphabétique mais les écarts que certaines étapes pouvaient représenter étaient trop importants (on pense notamment aux Ardennes 08 et à l’Ariège 09 diamétralement opposés !).

Avec les voyages qu’il avait déjà pu effectuer dans le passé, Paul n’avait pas à faire les 101 préfectures du pays. Néanmoins, son circuit s’est étalé sur 4 mois avant de s’achever en décembre dernier avec plus de 80 villes parcourues.

La gare de Tours étant bien desservie, il a été possible de faire de nombreuses destinations sur une journée. Sinon, pour les plus lointaines et les plus reculées, Paul s’est toujours débrouillé pour trouver des hébergements à bas coût, chez des amis ou en couchsurfing*. L’idée était aussi d’aller à la rencontre des gens.

Malgré les doutes qu’il a pu avoir et les moments compliqués qu’il a pu rencontrer, sa famille et ses amis l’ont toujours soutenu à 100% dans cette aventure. Pourtant, le mois de décembre n’a pas été simple. Entre le froid à Aurillac (Cantal) et les inondations à Perpignan (Pyrénées-Orientales), contraignant Paul à s’arrêter à Carcassonne, la fin du voyage n’a pas été de tout repos.

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Le train des contraintes ?

Depuis de nombreuses années, le réseau ferré s’est considérablement appauvri. Certaines villes étaient mêmes inaccessibles sur les rails. En Ardèche, il n’y a plus aucune gare. L’aller à Privas s’est donc fait en bus. Idem pour Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) où il est très difficile de s’y rendre en train.

Paul le confirme, les grandes villes sont très bien desservies par la SNCF, tout comme les villes moyennes se trouvant sur des grands axes (Bordeaux-Lille ou Paris-Marseille). Pour les autres, Paul a du parfois se creuser la tête pour arriver à bon port. En plus de ne pas avoir de ligne directe, certaines gares ne sont desservies qu’une seule fois par jour ; c’est le cas pour Aurillac et Tulle (Corrèze) qui, selon lui, ont été les deux destinations lui ayant donné le plus de fil à retordre.

Néanmoins, le train présente des avantages considérables. Tout d’abord, Paul a testé le train de nuit entre Paris et Toulouse. Pour lui, cette découverte a été une véritable réussite. Aucun problème et aucune gêne n’ont été relevés. Le jeune homme précise aussi que voyager en train permet de découvrir et d’admirer les beaux paysages de France (surtout en empruntant les petites lignes). Par exemple, celle entre Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et Aurillac est restée dans sa mémoire. Être à bord d’un TGV permet également de faire d’autres choses comme lire ou travailler. Les gares, souvent situées dans les centres-villes, sont également un atout lors de déplacements.

Une expédition pleine de diversité

L’avantage de visiter autant de coins différents à la suite est qu’il est possible de sentir les différences entre les régions de France. Pour Paul, l’Est du pays a une plus grande conscience écologique. Marseille, en plus de son accent chantant, offre une très grande diversité culturelle rarement observée ailleurs. Tulle et Mende (Lozère) sont à part, plus reculées et au rythme de vie et à la mentalité tranquilles offrant des paysages à couper le souffle.

Son plus beau souvenir de voyage restera néanmoins la visite d’Annecy (Haute-Savoie). Le lac et les montagnes bordant la ville affichent un panorama unique au monde. C’est aussi là-bas que Paul a fait une belle rencontre, le poussant sûrement à faire d’Annecy sa number one.

Et maintenant ?

Il reste à Paul quelques villes-préfectures à visiter. Il ne compte pas s’arrêter à la France métropolitaine et espère bien découvrir la Corse et les îles d’Outre-mer (autrement qu’en train cette fois-ci…). Le Tourangeau a également un autre projet en tête qu’il gardera secret pour le moment !

 

Retrouvez le carnet de voyage de Paul sur son Instagram @paulentrain

 

*être hébergé chez l’habitant sans contribution financière

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