Environnement

Au Moulin du Louroux, des chauves-souris… comblées

Le Moulin du Louroux, qui propose régulièrement des expositions en été, compte des amateurs d’art particuliers parmi ses visiteurs. Une colonie de chauves-souris, des Petits Rhinolophes, une espèce plutôt sédentaire, y a élu domicile depuis plusieurs années, trouvant refuge dans ses combles.

Coexistence pacifique

Mais il fallait pouvoir faire cohabiter les visiteurs humains et les chiroptères, en évitant aux premiers les quelques déjections que pouvaient laisser les chauves-souris, et en fournissant à ces dernières un logis qui ne serait plus apparent, où elles ne seraient plus dérangées par la lumière et le bruit, et obligées de déménager. D’autant plus que c’est pendant cette période estivale que ces Rhinolophes élèvent leurs petits. Aussi, un caisson en OSB a t-il été aménagé l’hiver dernier dans les combles, restées accessibles à loisir aux chauves-souris, afin que celles-ci puissent pouponner en toute intimité. Un aménagement plébiscité par ces dernières, qui sont revenues dans le moulin cet été, pendant la période de l’exposition.

Des colonies majoritairement stables

En Touraine, d’autres sites abritent des chauves-souris, comme le château de Villandry, où la colonie de Grands murins a vu ses effectifs augmenter considérablement en 2022, passant de 140 à 434 individus, et, à nouveau, en 2023, où 495 habitants ont été recensés par la Ligue de protection des oiseaux (Lpo). Une augmentation due à l’investissement des lieux par une colonie proche, dont on suppose qu’elle a été dérangée dans son habitat précédent. A Saint-Nicolas-de-Bourgueil, en revanche, la situation est un peu plus compliquée pour les chiroptères. Une autre colonie de Grands Murins était familière de l’église, mais ses habitudes ont été bouleversées par les travaux réalisés sur le clocher à la suite des dégâts causés par la tempête de 2021. Les chauves-souris, qui étaient pourtant revenues l’année suivante, n’ont pas été vues en 2023. Autre explication possible de la désertion des volatiles, la présence observée d’une chouette effraie, qui compte parmi leurs prédateurs.

La porte !

Dans le département, la Lpo recense régulièrement la population de 56 colonies et en observe la stabilité, gage de bonne santé des mammifères. Si la majorité de ces colonies est stable, les effectifs de certaines ont diminué. Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer ces diminutions, tels qu’une météo inadéquate qui empêcherait la chasse des insectes - dont les populations diminuent elles aussi, consécutivement à l’utilisation de pesticides-, des variations de température dans les habitats, la présence d’un prédateur (Chouette, chat…), ou encore un dérangement dû à une activité humaine à proximité. La Lpo attire l’attention des propriétaires sur la nécessité de veiller à conserver les bonnes conditions d’accès et d’hébergement, quant à la température et la pénombre. Car une simple porte de grenier laissée ouverte peut tout changer !

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