Environnement

Les poissons, témoins de la qualité des eaux

Afin de déterminer la population des poissons dans les rivières de l’Indre-et-Loire, la Fédération des pêcheurs, mandatée par le Département, l’Agence de l’eau Loire Bretagne et les syndicats de rivières des Communautés de communes, procèdent tous les ans, tout au long de l’été pour des raisons de stabilité hydrologique, à des pêches électriques. Que l’on se rassure, cette technique est totalement inoffensive pour les poissons, qui ne sont pas tétanisés par le courant électrique, mais orientés, par galvanotaxie, c’est à dire par répulsion ou attraction, vers les épuisettes des pêcheurs, lesquels les prélèvent rapidement pour ne pas les exposer trop longtemps au courant. Un voltage par ailleurs très précisément calculé.

Un examen site par site

Plusieurs « stations » sont ainsi suivies, où les poissons sont comptés, mais aussi identifiés, mesurés et pesés. Un examen superficiel est également réalisé pour déterminer l’état général du poisson et déceler, par exemple, d’éventuelles traces de maladies, malformations, chancres ou blessures. L’évaluation des populations n’est pas la seule information fournie par ces pêches. Elles permettent aussi de connaître la qualité des eaux - qui fait également l’objet d’une analyse chimique - donc celle des habitats des différentes espèces : bassins versants frais pour les truites, zones moins pentues plus chaudes pour les barbeaux, etc. Les populations de poissons sont, en effet, très sensibles aux modifications de leurs habitats et les rivières sont soumises à de nombreuses pressions : canicules, sécheresses, et leurs corollaires, une baisse des débits et une augmentation de la température de l’eau, pollutions et aménagements divers, tels que les barrages. Autant de facteurs dommageables aux poissons, même si certains parviennent parfois à dénicher des endroits plus vivables que leurs habitats réguliers. Les populations d’invertébrés sont également évaluées, ainsi que les algues, qui, elles aussi, fournissent des informations sur la qualité des cours d’eau.

Ces évaluations font ensuite l’objet d’un Indice Poisson rivière (Ipr), sous la forme d’une note de 7 (ou inférieure), qui désigne une très bonne qualité à 36 (ou supérieure), qui désigne une très mauvaise qualité. Cet indice est calculé en fonction des espèces « attendues » sur telle ou telle station, selon la situation géographique de la rivière, sa profondeur, la température moyenne de l’air, le nombre d’espèces, leur densité totale, etc. Pour l’heure, la qualité de ces rivières est stable. Mais si cette qualité ne baisse pas, elle n’augmente pas non plus et reste préoccupante, sans être catastrophique. Malgré des travaux d’assainissement passés, notamment par l’amélioration du traitement des eaux usées, la pollution reste présente et les aléas climatiques peuvent bouleverser les modes de vie de la faune aquatique.

par

Retour