Solidarités

Bébés secoués : tout le monde est concerné

Si le 5 avril est la journée nationale du syndrome du bébé secoué, c’est toute l’année que la Direction déléguée à la Petite Enfance et la prévention du Conseil départemental et les 22 pôles PMI mènent leurs actions de prévention. Avec une certitude : toutes les familles sont concernées !

S.B.S. : trois lettres pour définir un mal qui peut toucher bien des familles. Le Syndrome du Bébé Secoué est en effet lié à un mouvement rapide et violent de va-et-vient du bébé. Or, de zéro à douze mois, le cerveau du bébé n’occupe pas encore la totalité de sa boîte crânienne. Un tel mouvement vient donc provoquer un grave traumatisme crânien, dû au choc du cerveau contre la boite crânienne. Les séquelles sont variables et ne sont pas toujours visibles sur le moment, allant de handicaps intellectuels ou moteurs jusqu’au décès de l’enfant.

DESSÉQUELLESÀVIE

Après deux ans marqués par la pandémie et deux confinements stricts, le nombre d’enfants victimes du S.B.S. a malheureusement augmenté en France. C’est pourquoi la Direction déléguée à la Petite Enfance et les services de la PMI du Département redoublent de vigilance depuis plusieurs mois, dans le cadre de leurs missions de prévention et d’assistance aux familles.

Pas de profil type !

Des parents maltraitants ? Des familles dysfonctionnelles ? Pas forcément ! « On peut tous se retrouver en situation de fragilité, précise le Dr. Ghyslaine Merle, médecin-chef du service PMI. Il est toujours difficile de se retrouver face à son nouveau-né qui pleure, sans pouvoir répondre à ses besoins. Et cela concerne toutes les familles : on est tous égaux face à la fatigue et au stress, face au bouleversement qu’est l’arrivée d’un nourrisson dans un foyer ».

La politique de prévention menée par la PMI ne concerne d’ailleurs pas uniquement les familles : les professionnel(le)s de la petite enfance sont également sensibilisés, dans le cadre de leur formation obligatoire auprès du Département.

A qui s’adresser ?

Dans la pratique, comment éviter de provoquer un syndrome du bébé secoué ? Les équipes pluridisciplinaires des pôles PMI (sages-femmes, infirmières puéricultrices et médecins) accompagnent les parents et les enfants depuis la grossesse jusqu’aux six ans de l’enfant pour le leur expliquer.

Dès la naissance, les familles reçoivent ainsi une plaquette informative en même temps que le carnet de santé de leur enfant fourni par le Département. Avec un slogan qui fait mouche : « Inconsolable, restez calme ». Le Dr Merle le rappelle : « tout parent   peut craquer quand il ou elle est à bout. Notre objectif est donc d’informer des conséquences du secouement, pour éviter le geste de trop ». C’est aussi pour cela que les portes des 22 PMI d’Indre-et-Loire sont ouvertes à tous les habitants du Département : « Les permanences des PMI sont des espaces où l’on prend le temps d’écouter les familles, de les encourager et de les accompagner dans leur parentalité » explique Nathalie Gouin, directrice déléguée à la Petite Enfance et la prévention pour le Département.

Que faire ?

Face à un bébé qui pleure, on vérifie d’abord que sa couche est propre, et qu’il n’a pas faim. On peut le masser doucement pour apaiser d’éventuelles douleurs et établir un contact physique apaisant, ou marcher avec lui pour le bercer, ou mettre un peu de musique.

Et si malgré tous vos efforts, votre enfant continue de pleurer et que vous sentez la fatigue et le stress vous envahir, faites « pause ». Un ami, votre conjoint(e), un voisin peut prendre le relais pendant que vous retrouvez votre calme, pour éviter tout geste dramatique.

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