Travaux

Les ponts de Touraine : un patrimoine

« Ce n'est pas petite gloire que d'être pont sur la Loire », écrivait La Fontaine, qui ajoutait : « On y voit couler la plus belle des rivières, que de vastes carrières, Phoebus regarde couler ». Mais la Touraine compte bien d'autres rivières, et les ponts qui enjambent le Cher, l'Indre ou la Creuse n'ont pas moins de mérite. Ils sont au total 954 en Indre-et-Loire, maçonnés pour une petite majorité d'entre eux, en béton ou métalliques, qui sont autant de balcons sur des paysages d'égale richesse. Mais ils sont aussi des voies de circulation essentielles.

688 m à Montlouis !

Parmi ces ouvrages d'art, certains se distinguent, du plus modeste au plus prestigieux, tels que le plus petit d'Indre-et-Loire, qui enjambe la Fontaine d'Auzon à Razines, dont l'ouverture -la distance entre deux piliers-, ne dépasse pas 2 m, ou le plus long, le pont Charles de Gaulle, qui traverse la Loire à Montlouis, et qui s'étend sur 688 m. C'est aussi le plus haut puisque sa hauteur au-dessus de son tablier -la chaussée qu'empruntent les véhicules-, est de 20 m. Précisons cependant que les tourelles du pont de Langeais atteignent 27 m, soit dit sans intention de vexer quiconque. La palme de l'ancienneté revient au pont Aliénor d'Aquitaine, à Chinon, qui  fut construit en pierre au XIIe siècle et élargi au XVIIe siècle. Mais on pourrait remonter encore plus loin, puisqu'on trouve, à Chambourg-sur-Indre, les vestiges d'un pont du XVe siècle, et à Joué-lès-Tours, ceux du Pont de l'Arche du Pin, construit au XIIIe siècle, mais dont une version antérieure datait de la période gallo-romaine. Plusieurs d'entre eux ont connu les vicissitudes de l'Histoire contemporaine et subi notamment les bombardements et dommages de la deuxième guerre mondiale, comme le pont Henri IV de Descartes -l'un des plus anciens- et le pont de Cormery, tous deux bombardés ou dynamités en 1940 puis, à nouveau, en 1944. Le pont Wilson, on s'en souvient, n'a pas eu quant à lui besoin de guerre, puisqu'il s'est effondré de lui-même en juin 1978, à cause notamment de la fragilisation de ses radiers.

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Un entretien constant

En apparence inébranlables, les ponts de Touraine font toutefois l'objet d'une surveillance et d'un entretien constants par les services du Conseil Départemental, la moitié ayant été construite au XVIIIe et XIXe siècle. Mais même les matériaux plus récents peuvent parfois être victimes du temps. Un entretien qui mobilise environ 3 millions d’euros, pour un patrimoine évalué à 500 millions d’euros. Aussi un contrôle annuel est-il réalisé, ainsi qu'une autre évaluation tous les cinq ans, qui permettent d'estimer les éventuelles interventions nécessaires, curatives ou préventives, sur les piliers, les corniches, les joints de chaussée, pour l'évacuation des eaux ou encore le nettoyage de la végétation. Ainsi sont assurées la sécurité des usagers et la préservation de ce patrimoine précieux.

 

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