Thérèse Sionneau

Thérèse Sionneau

"à la rescousse de la faune sauvage"

A Chanceaux-sur-Choisille, Yves et Thérèse Sionneau consacrent leurs journées (et une partie de leurs nuits) à la sauvegarde d’oiseaux et de petits animaux sauvages qu’on leur apporte à l’association Sauve qui Plume. Un refuge unique en Touraine, que le couple souhaite voir perdurer.

Entre deux becquées à donner, Thérèse Sionneau prend le temps de répondre à quelques questions. La vie de la jeune retraitée de soixante-six ans est en effet bien occupée. Au refuge Sauve Qui Plume qu’elle et son époux Yves ont créé bénévolement en 2005, la journée commence dès 5 ou 6h du matin !

Ça vous fait des journées très actives pour une personne retraitée !

Et encore, en plein été, c’est plus animé : il faut donner les biberons ou la becquée régulièrement. Pour les écureuils c’est toutes les trois heures y compris la nuit, pour les lapins toutes les 4h, mais pour les passereaux c’est toutes les deux heures… Sans compter les soins à prodiguer, et l’accueil des visiteurs.  Mais on trouve quand même du temps pour nous, un peu de sport le matin avant les premiers biberons, un peu de dans tous les deux le soir.

Et comment a débuté cette aventure de l’association Sauve Qui Plume ?

Mon mari a toujours été passionné par les chouettes, puis les autres oiseaux. Il a voulu passer un certificat de capacité pour pouvoir s’occuper des petits animaux de la faune sauvage, et surtout des oiseaux… De mon côté j’ai grandi à la ferme, j’ai toujours adoré m’occuper des animaux, donc je l’ai suivi dans cette aventure, avec la création de l’association en 2005.

Vous êtes tous les deux bénévoles ?

Oui, depuis le début ! Aujourd’hui on est à la retraite, mais quand on a débuté nous étions encore en activité. Il arrivait que mon mari emmène des oiseaux à soigner et à nourrir en journée dans son bureau de la mairie de Fondettes. Ses collègues étaient au courant.

Mais vous n’êtes pas tout seuls dans l’aventure tout de même ?

Nous sommes tous les deux pendant six mois de l’année, puis pour les six mois les plus actifs nous avons une personne en CDD saisonnier comme soigneur, et aussi quatre jeunes en service civique. Et il faut compter tous les bénévoles qui rapatrient les animaux jusqu’ici !

On vient de loin pour vous amener des animaux ?

Les gens viennent de toute la région, y compris de Blois ou de la Sarthe par exemple. Il y a très peu de centres comme le nôtre.

"ENINDRE-ET-LOIRENOUSSOMMESLESSEULS"

Quels conseils pouvez-vous nous donner en cas de découverte d’un petit animal qui semble blessé ou abandonné ?

S’il s’agit d’un petit que vous pensez abandonné, attendez un peu : parfois les gens voient un bébé hérisson ou un bébé lapin, mais ils ne se doutent pas que la maman n’est pas très loin et qu’elle va revenir. Si l’abandon est confirmé, ou que l’animal est blessé, il faut l’amener au plus vite, dans nos horaires d’ouverture si possible (mais bon, les gens n’aiment pas trop déposer les animaux dans les cases que nous avons installées exprès, donc on n’est jamais vraiment fermé…). N’hésitez pas à appeler avant de vous déplacer : c’est ce que beaucoup de personnes font pour être sûres de faire les bons gestes. Nous accueillons les oiseaux, les rapaces, les petits mammifères qui sont momentanément incapables de survivre dans la nature, apportés par des particuliers mais aussi des vétérinaires, la LPO ou l’OFB (Office Français de la Biodiversité).

Et le fait d’avoir été au contact de l’être humain complique-t-il leur retour à l’état sauvage ?

Nous nous occupons d’eux jusqu’à ce qu’ils soient capables de vivre seuls. Pour les écureuils par exemple, cela peut prendre un mois, le temps de les soigner ou de les voir grandir. Il faut les relâcher au moment où ils peuvent faire leurs réserves pour l’hiver, et s’ils sont capables de casser les noix et se nourrir seuls (au début on leur épluche les noix, puis on casse juste la coque, jusqu’à ce qu’ils le fassent eux-mêmes). Ils passent ensuite quinze jours dans une cage extérieure pour s’acclimater, avant le retour à l’état sauvage.

Et qu’est-ce qui continue de vous passionner dans ces missions, plus de quinze ans après la création de l’association ?

Le plaisir de pouvoir remettre les animaux en liberté, de participer au repeuplement de la biodiversité et de la faune… car nous avons aussi une mission de sensibilisation du public pour la préservation de la faune locale. Nous allons dans les écoles, les centres aérés, les Ehpad, dans des fêtes de l’environnement, et c’est un vrai plaisir de voir que les gens sont de plus en plus sensibles qu’avant à la nature qui nous entoure. J’espère qu’on pourra donc passer le relais à des gens tout aussi passionnés !

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